Puis, l'EHM
est constituée en août, elle bénéficie
de l'arrivée de S-55. Les trois armes ont donc
leur propre unités d'hélicoptères.
L'ALAT se voit peu à peu fournit en nouveau
matériel, notamment des Vertol H-21C. Les "bananes
volantes". Les hélicoptères commencent
à arriver en Algérie, reste à
trouver le moyen de les employer de manière
efficace.
On pense, en premier lieu, au EVASAN, évacuation
sanitaire, mais on peut et on doit aussi se servir
des qualités de ce type d'appareil. Prendre
l'ennemi de vitesse en transportant des troupes d'un
point à un autre et trés rapidement,
placer des embuscades, l'encercler, fouiller facilement
une zone... Les hélicoptères vont être
groupés en DIH (détachement d'intervention).
Il est composé d'un hélico léger
et d'hélicoptères lourds. Le premier
sert de point de commandement, il s'agit soit d'un
Bell et plus tard d'Alouette 2. Le concept d'hélicoptère
d'assaut viendra plus tard. Quelques temps plus tard.
Le premier qui comprendra tout l'intérêt
des hélicoptères est le Colonel Bigeard.
Le commandant du 3ème RPC fait poser ses paras
en sauts de puce sur tous les itinéraires de
décrochages de l'ennemi. L'adversaire est pris
de vitesse et par surprise, son moral tombe, de même
que ses hommes et son matériel.
L'exemple
type est l'opération du 8 mars 1956, Bigeard
fait poser 150 paras. Ils sont dirigés par
Bigeard de son Bell de Commandement. En deux heures
tout est plié. 126 morts ennemis, 14 déserteurs
repris, plus d'une centaine d'armes récupérées,
pour un mort du coté du 3ème RPC. Preuve
est fait de l'utilité de cet appareil en milieu
hostile.
En novembre 1956, l'armée de l'air constitue
l'EH3 à Boufarik et l'EH2 à La Sénia.
Cette dernière est commandé par le Colonel
Brunet, il sera à l'origine de la réglementation
de l'emploi de ces appareils.
Ce dernier va essayer d'améliorer l'armement
des hélicoptères. Il va essayer des
systèmes de largage de bombes, l'installation
Browning calibre 50...
Pendant ce temps, la Marine crée le groupement
d'hélicoptères de l'aéronavale
n°1 (GHAN 1). Il réunira les flotilles
31 F, 32 F, 33 F. La 31 F est dotée de H-21.
Quant à la 32 F, elle sera la première
à recevoir le HSS-1, version navale du H-34.
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Le
commandant Babot, qui était le patron du GHAN,
décida comme Félix, d'armer ses appareils.
Avec ses officiers, ils vont armer leurs hélicoptères
de canon de 20 mm, des MG151. (Voir photo ci-dessus).
Puis aprés divers incidents, le blindage P2V6
viendra compléter le caisson à munition.
Mais Babot ne va pas s'arrêter là, il
va transformer ses hélicos en bombardier. Il
fait installer un lance-bombes pouvant accueillir
5 bombes de 250 livres à fragmentation. Mais
le projet n'ira pas plus loin que le temps d'effectuer
quelques opérations avec ce matériel.
De son
côté, Félix améliore constamment
ses appareils. Le filtre à sable rentre en
service afin d'éviter que les moteurs ne grillent.
Mais le procédé est tellement lourd
que l'armée décide de confier sa réalisation
à une entreprise pourvue d'ingénieurs
et non de militaires ingénieux. Mais reste
que la débrouille restera encore pendant de
longues années en activité dans les
groupements d'hélico.
Les hélicoptères
ont connu un âge d'or pendant cette guerre d'Algérie.
Ils n'étaient pas destinés aux combats
et ils sont devenus vites irremplaçables dans
la lutte contre un ennemi mobile et pratiquement la
guerilla. A partir de cet instant, l'hélicoptère
était devenu une arme reconnue par l'armée
française. D'appui feu, en evasan, jusqu'au
transport de commandos, ils sont le point positif
de cette guerre. Plus tard, ils s'embarqueront pour
le Liban, puis le Golf et aujourd'hui, il n'y a pas
un conflit sans que les hélicoptères
ne soient présents.