Les américains avaient prévu
beaucoup de choses mais pas une attaque de blindés
contre un de leur camp situé en plein cœur du Viêt-nam.
Le 7 février 1968, juste après minuit, une
fusée éclairante vient illuminer le camp de
Lang Vei, les premiers soldats américains n'en reviennent
pas. Derrière les combattants nord-vietnamiens surgissent
deux blindés camouflés. Aussitôt l'alerte
est donnée, mais cet assaut est loin d'être
banal, c'est en effet la première fois que le nord
utilise des chars dans ce conflit.
Cette petite base des forces spéciales
savait qu'elle devait être vigilante, l'offensive
du Têt avait débuter quelques jours plutôt.
Mais de là à voir arriver des chars ennemis,
il y a une marge que les soldats américains auraient
bien voulu éviter. Déjà le jour précédent,
le camp avait subit un bombardement en règle. Ce
camp était situé à environ 8 kilomètres
de Khe Sanh, il est construit selon les méthodes
des communistes, c'est à dire rien de défensif,
tout vers la reconnaissance. Il était certes proche
de la base des Marines de Khe Sanh, mais eux-mêmes
était assiégés, Lang Vei n'était
défendu que par 22 bérets verts et par environ
400 soldats irréguliers. Le poste est dans une situation
alarmante, il est sur une route où converge plus
de 40000 soldats de l'ANV, qui veulent faire sauter le verrou
de Khe Sanh. La seule option est de faire appel à
l'artillerie des Marines de Khe Sanh et aux chasseurs bombardiers
de Da Nang.
Les Blindés de l'ANV progressentr
en écrasant tout sur leur passage, la nuit est sanglante
entre les traçantes et les explosions, les soldats
du nord profitent du sillage des chars pour s'engouffrer
dans le périmètre de la base US. Les défenseurs
du camp essaient tant bien que mal de stopper les assauts
mais les chars PT-76 résistent aux tirs d'armes légères.
C'est au sud-est que les choses se sont précipitées,
les deux PT-76 ont attaqué la partie défendue
par le sergent Holt des bérets verts, il décide
de riposter en utilisant les 106 dont il dispose, il éclaire
ses cibles avec des fusées éclairantes puis
il fait feu. A moins de cinquante mètres, les deux
PT-76 sont touchés, les équipages fuient les
véhicules en flammes mais un troisième blindé
contournent les deux épaves et détruit 3 bunkers.
Mais c'était sans compter avec Holt qui dirige son
106, il tire et fait mouche une troisième fois. Heureusement
car il ne reste aucun obus, le 106 est délaissé
par ses défenseurs, survient alors 2 autres PT-76
qui réduisent en miettes le 106.
Pendant ce temps, les premiers obus
provenant de Khe Sanh commencent à arroser le périmètre
extérieur du camp de Lang Vei. Mais les soldtas nord-vietnamiens
continuent de progresser à l'abris de leurs blindés.
La partie sud-est du camp est envahie, les grenades et les
armes légères ne suffisent pas à stopper
les assauts. A l'opposé du camp, c'est la même
stratégie qui est appliquée, progression sous
la protection des chars de l'ANV. Les trois chars communistes
investissent le camp du coté nord, les défenseurs
sont alors encerclés à l'intérieur
même de leur périmètre de protection.
Puis vers 3 heures du matin, un incident
va se produire, un des chars communistes pénètre
dans le poste et tire sur le bunker qui sert d'infirmerie.
Dans le même temps, un second blindé fonce
vers le poste de commandement du capitaine Willoughby des
spécial forces. Mais la mouche va changer d'âne
du moins temporairement, en effet, dans le camp, une équipe
de destructeurs de chars des spécial forces est là,
elle a déjà fait pas mal de dégâts
mais elle va encore se montrer très efficace. Le
sergent Schungel qui la dirige va réussir à
déposer deux grenades sous l'un des chars. Puis ses
hommes vont tirer une roquette sur l'arrière du blindé,
le blindé est hors service et Schungel et ses hommes
disparaissent en pleine nuit. Les nord vietnamiens continuent
à attaquer malgré la perte de 4 blindés,
ils veulent prendre la base.
Une petite trentaine de défenseurs
sont réfugiés dans le bunker de commandement,
parmi eux, 8 bérets verts dont le capitaine Willoughby.
Char, fumigènes, grenades, tout y passe pour déloger
les derniers défenseurs de Lang Vei. Un mur s'effondre,
mais à ce moment, encore une fois, le soutien arrive.
Venant de l'est, trois bérets verts et une centaine
de laotiens se dirigent vers le bunker assiégé.
Malgré les mitrailleuses ennemis, ils progressent,
ils tentent deux percées, ils demandent des appuis
feu à Khe Sanh, ils demandent de l'artillerie, des
avions, enfin tout ce qui peut sauver Lang Vei et ses derniers
défenseurs. Dans le bunker, on sait que les minutes
sont comptées, le jeune capitaine des forces spéciales
demande alors toute la sauce, il veut tout l'appui feu possible
pour profiter de la confusion et espérer une sortie.
Les bombes tombent de partout, le camp est laminé,
le groupe sort alors furtivement du camp, il ne reste qu'un
seul bunker qui tire encore. Quand ils arrivent au camp
ils demandent de balancer la tournée d'adieu sur
ce qui reste de Lang Vei. Tout est alors terminé.
Il reste environ 200 morts ou disparus
du côté des défenseurs, mais la vrai
victoire des Viêt-cong aura lieu plus tard et plus
loin avec Khe Sanh. Le but premier était de détourner
des forces de Khe Sanh pour les envoyer vers Lang Vei afin
d'affaiblir les premiers. La ruse ne prit pas. Mais on reprocha
au commandement de ne pas avoir envoyé des renforts
de Khe Sanh sur Lang Vei, ce qui en soit n'est pas totalement
vrai. La victoire morale est par contre certaine, le moral
des américains pris un sérieux coup après
une défaite d'un camp des spécial forces.