Après son retour d'Egypte, Napoléon fait un sombre constat
: les conquêtes italiennes ont été perdues, l'armée est
dans un état "lamentable", le trésor est vide ou quasiment
et surtout les coalisés menacent l'intégrité nationale.
Après le coup d'état du 18 brumaire, qui a fait de lui le
premier consul, Bonaparte fait rédiger une nouvelle constitution,
rétablit les taxes et impôts, prends de nombreuses mesures
afin de remettre le pays sur pied. Mais la situation militaire
est moins facile à rétablir. Les offres de paix françaises
ont été rejettées, il faut donc se préparer à la guerre.La
première des menaces vient des armées autrichiennes et piémontaises.
Face à eux, le général Moreau dispose de 105 000 hommes
contre des Autrichiens en nombre équivalent. Plus au sud,
Massena commande environ 36 000 hommes contre plus de 120
000 du côté Piémontais. Seul l'hiver pourra permettre à
Napoléon de remettre de l'ordre dans ses armées.
L'Autriche a prévu d'attaquer par un vaste mouvement par
le sud de la France et, pour favoriser cette entreprise,
envisage de débarquer une troupe d'environ 25 000 hommes
en Provence. Bonaparte, quant à lui, vient d'ordonner la
création d'une armée de réserve et en confie le commandement
à Berthier. Dans le même temps, il ordonne la mise en mouvement
des troupes venant des départements où la fronde royaliste
vient d'être corrigée et celles provenant des dépôts des
régiments d'Egypte. La presse étrangère se gausse de ces
malheureuses troupes françaises. Mais Bonaparte dispose
ainsi de 45 000 hommes supplémentaires. Ces derniers sont
envoyés vers Lyon et Genève.
Le plan de Napoléon consiste à faire croire qu'une opération
d'envergure aura lieu en Allemagne, tandis que l'armée de
réserve franchira la Suisse et les Alpes pour arriver sur
Milan. Moreau doit contourner les Autrichiens par la Suisse,
puis détacher 12 000 hommes qui formeront
l'aile gauche de l'armée de réserve.Cette armée verrait
son effectif passer de 45 000 à 57 000 hommes.
Le 6 avril 1800, les Piémontais prennent Moreau de vitesse
en attaquant Masséna. L'armée d'Italie est rompue, Suchet
se replie vers le Var et Masséna vers Gênes. Moreau n'engage
le combat que le 25 avril,
il obtient quelques succés mais l'ennemi se doute du plan
français et notamment des mouvements de l'armée de réserve.
Cette dernière se prépare à passer les Alpes. Dans la nuit
du 14 au 15 mai, une colonne dirigée par Lannes ouvre la
route à l'armée de réserve commandée par Berthier et franchit
le col du Grand-Saint-Bernard. Il faudra une dizaine de
jours pour que l'armée franchisse les Alpes, au prix d'efforts
incroyables et d'actes de bravoure légendaires.
Les Autrichiens qui gardent le haut des cols sont surpris
et vite battus. La surprise est totale pour le général Piémontais.
Celui-ci a peur de perdre Turin, il décide d'y concentrer
20 000 hommes. Pendant ce temps, Bonaparte s'empare des
garnisons autour de Milan. Le 5 juin, Masséna, à bout de
résistance à Gênes, capitule. Mais sa résistance a permis
de fixer l'armée autrichienne pendant que Lannes
prenait Pavie et que le gros de l'armée se rapprochait.
Le 13 juin, un détachement autrichien est repoussé aux alentours
de Marengo.
Bonaparte est à quelques kilomètres de Marengo mais ne sait
rien de la situation de l'ennemi. Ce dernier a réussi a
regroupé quelques 38 000 hommes. Bonaparte, pour se faire
une idée, envoit deux divisions à la recherche de l'ennemi.
Il ne lui reste plus alors que 20 000 hommes.
Vers 8 heures du matin la bataille s'engage
devant Marengo. Les Piémontais attaquent Victor et ses 9
000 hommes. Les premiers assauts sont repoussés par les
Français. Puis Lannes
et ses 5 000 hommes viennent renforcer la droite de Victor.
Bonaparte décide d'envoyer les 3 000 hommes de la division
Monnier. Dans le même temps il marche sur Marengo avec sa
garde, c'est à dire environ 800 fantassins et 350 cavaliers.
Les Piémontais bombardent sans arrêt les Français et, vers
14 heures, les fantassins de Victor sont enfoncés et Lannes
voit sa droiite tournée. L'arrivée de la Garde de Napoléon
rétablit pour un temps la situation. Mais tout cela reste
précaireet c'est toute l'armée Française qui recule.
Piémontais
Les Piémontais sont victorieux et ils rédigent les
premières dépêches pour l'Empereur en ce sens.
Les officiers autrichiens se congratulent, la bataille est
gagnée et les colonnes de marche se reforment
peu à peu. Il est 16h30, quand Bonaparte voit les hommes
de Boudet revenir de leur excursion. Cette
division faisait partie des 2 divisions parties en
reconnaissance pour situer l'ennemi. Les 5 000 hommes
de Boudet arrivent bien ordonnés avec l'artillerie au complet.
Les
Les Autrichiens viennent se heurter de plein fouet à cette
force. Ils sont massacrés par l'artillerie de
Marmont, puis chargés par les fantassins de Boudet. Avec
un effet de mimétisme, les corps de Lannes
et de Victor se sont élancés vers l'avant. Desaix est tué
mais l'élan est irrésistible. Toutes les
contre-attaques autrichiennes sont repoussées. A 21 heures,
l'armée Française a retraversé la plaine
et surtout Marengo a été repris. Cette bataille n'a pas
détruit l'armée autrichienne mais elle force la
décision pour l'obtention d'une suspension d'armes. La véritable
victoire a lieu avec la restitution de
nombreuses places fortes et l'évacuation du Piémont et du
Milanais.