Il décide
donc d'attaquer Carcare, en passant par le col de Cadibone
situé aux limites du système de défense
adverse. Ceci permettra d'aérer un peu le dispositif
français, d'ouvrir de nouvelles voies de communication
et de menacer la route de Turin sans trop se soucier des
autrichiens qui sont éloignés. Pour cette
attaque, Bonaparte prévoit une diversion à
l'Est, avec une brigade sera chargée de faire croire
que l'attaque principale a lieu dans cette direction,
et il prévoit aussi un assaut sur les cols à
l'Ouest pour fixer le maximum de troupes ennemis. Il a
choisi, tranché, les opérations débuteront
le 14 avril.
Beaulieu le
commandant des troupes pièmontaises et sardes décide
de marcher vers Voltri avec 8 000 hommes et il en envoi
10 000, avec à leur tête d'Argenteau, vers
Savone. Pour Napoléon La surprise n'aura pas donc
lieu, il doit répondre à ces attaques, il
doit défendre en direction de Voltri et comme la
meilleure défense c'est l'attaque, il attaque donc
vers Montenotte et Savone avec 28 000 hommes. Le 12 avril,
d'Argenteau est rejeté en arrières par les
troupes françaises, son principal corps de bataille
est battu tandis que son arrière garde doit reculer
en désordre vers Dego. Stratégiquement tout
à fonctionner pour Napoléon. La défaite
d'Argenteau pousse Beaulieu à reculer pour défendre
Alexandrie. Bonaparte a réussi à séparer
les coalisés et il menace la route de Turin. Cette
dernière devient une proie tentante car elle n'est
défendue que par les piémontais. Le 21 avril,
les piémontais sont battus à Mondovi, à
Cherasco. Ces défaites et replis font souffler
un vent de panique à Turin. Une semaine plus tard
Bonaparte signe l'armistice de Cheraso et obtient le retrait
de la Sardaigne de la coalition, il obtient aussi les
places de Coni, Tortone Alexandrie.
Toujours
en suivant son plan initial, il décide de reporter
son armée vers les autrichiens avant que ceux-ci
ne reçoivent des renforts. L'arrière garde
autrichienne est laminée le 10 mai, quatre jours
plus tard, l'armée française rentre dans
Milan. Paris, malgré les ordres que Napoléon
ne suit pas toujours, est ravi du butin énorme,
mais rien n'est fait contre l'Autriche et l'Allemagne.
Ne voyant rien, les autrichiens décident de diminuer
ses lignes au nord pour envoyer des renforts aux troupes
en Italie qui ont à faire avec un général
français quasi inconnu mais stratégiquement
doué. Le renfort sera de 30 000 hommes et commandé
par Würmser qui relèvera Beaulieu.
Bonaparte est
maintenant en infériorité numérique,
mais le général autrichien fait une faute
de débutant face à Napoléon, il décide
de diviser ses forces en 2 corps. Napoléon s'attaque
au corps le plus faible à Lonato le 3 août,
puis il s'en prends au corps principal le 5, ce dernier
est écrasé entre Solférino et Castiglione.
Le 8 septembre, après avoir subit une autre défaite,
le général autrichien Würmser s'enferme
dans Mantoue.
L'armée
autrichienne a encore changé de patron, elle est
commandée par Alvinzy qui veut aider Würmser,
Bonaparte ne pouvant attaquer de front, décide
de contourner l'obstacle en passant para Arcole. La bataille
dure 3 jours, avec la bataille du très fameux pont
d'Arcole. Les autrichiens ont perdu leur meilleur troupe,
ils sont bousculés par les français qui
voient un chef aller au feu, montrer l'exemple, la légende
commence à naître. Les autrichiens envoient
encore des renforts pour tenter de débloquer la
poche de Mantoue, mais à Rivoli l'aile gauche autrichienne
est disloquée, puis le 16 janvier 1797, ils sont
encore battus par les français à la Favorite.
Le général Alvinzy est en pleine déroute
et recule, Würmser capitule le 2 février avec
plus de 20 000 hommes. Il a devant lui un Napoléon
fort de 50 000 hommes.
De suite, il
envoie Joubert sur le Tyrol, il faut marcher vers l'Autriche,
l'obliger à se battre sur plusieurs fronts, en
effet, cette dernière a battu les généraux
français Moreau et Jourdan. Le vainqueur autrichien,
l'Archiduc Charles est battu le 16 mars, puis le 24 et
encore une fois au début avril 1797. Les troupes
françaises menacent directement l'Autriche, cette
dernière épuisée par de longs et
couteux combats demande l'armistice avec le traité
de Campo-Formio du 17 octobre 1797.
Les généraux
français les plus cotés, les plus écoutés
ont été battus en Allemagne, battu Moreau,
battu Jourdan. Par contre en Italie, pour sa première
campagne, un général sans gloire, sans grand
passé à vaincu à lui seul l'Autriche.
Une gloire venait de naître, une page de l'histoire
de France aussi.