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L'armée
que le Maréchal de Mac-Mahon format au camp de Châlons
était constituée par le Ier corps (général
Ducrot), le Ve corps (général de Failly) et
le VIIe corps (général Félix Douay).
Ces troupes avaient formé auparavant l'armée
d'Alsace déjà sous son commandement. Après
la retraite qui avait suivit les défaites d'Alsace,
ce qui restait de ces troupes avaient été
réunies au camp de Châlons pour y être
reconstituées. A cette armée fut ajouté
le XIIe corps (général Lebrun), premier corps
constitué spécialement pour les besoins de
la guerre.
Le maréchal de Mac-Mahon, ainsi que Napoléon
III qui accompagnait l'armée, était d'avis
de rejoindre Paris et de se joindre à son armée
pour la défense de la capitale. Cependant, l'impératrice
Eugénie, régente de l'empire en l'absence
de l'empereur, et le ministre de la guerre, le général
Cousin-Montauban, comte de Palikao, n'étaient pas
de cet avis et ordonnèrent à Mac-Mahon de
prendre la direction du Nord pour aller prêter main
forte à l'armée du Rhin du maréchal
Bazaine. Cette armée, la principale force de l'empire
avec ces 170 000 hommes, s'était en effet retranchée
sous le camp fortifié de Metz après avoir
soutenu trois grandes batailles (Borny le 14 août,
Rezonville le 16 août et Saint-Privat le 18 août).
Le Maréchal von Moltke, ayant appris qu'une armée
française se dirigeait en direction du nord, ordonna
à la IIIe armée du prince royal de Prusse
et à la IVe armée (armée de la Meuse)
du prince royal de Saxe d'arrêter leur marche vers
Paris et d'obliquer vers le Nord pour poursuivre l'armée
française. Après dix jours de marches et de
contres marches, les Français prirent leurs positions
autour de la ville de Sedan, ville située au fond
d'une cuvette traversée par la Meuse, à quelques
kilomètres de la frontière belge.
Les différents corps (120 000 hommes) furent positionnés
de la façon suivante. Le Ier corps à l'est,
entre Givonne et La Moncelle; le XIIe au sud-est, autour
de Bazeilles et Balan; le VIIe au nord, autour du plateau
de Floing et du calvaire d'Illy. Le Ve corps, fortement
éprouvé lors de la bataille de Beaumont (le
30 août) était stationné dans la ville.
Les premiers combats eurent lieu le 31 août et 1 septembre
à Bazeilles, situé sur la route Montmédy-Sedan,
au sud-est de Sedan. Ce fut une division du XIIe corps qui
eut à soutenir le choc contre les bavarois de la
IIIe armée. Il s'agissait de la division d'infanterie
de marine du général de Vassoigne. Un des
soldats de la division était le sous-lieutenant Galliéni,
futur général et gouverneur militaire de Paris
pendant la première partie de la première
guerre mondiale. Après des pertes sévères,
le village put rester aux mains des français.
Vers 6 heures du matin, Mac-Mahon fût blessé
et passa le commandement au général Ducrot.
Dans la matinée, celui-ci comprenant la possibilité
d'un encerclement, avait donné l'ordre de se regrouper
au nord et de préparer la retraite vers l'ouest en
direction de Mézière. L'ordre fut donné
d'abandonner Bazeilles.
Vers 10 heures, il y eut un nouveau changement du commandement.
Le général de Wimpffen, qui venait d'arriver
d'Afrique le jour précédent pour prendre le
commandement du Ve corps, montra une lettre du ministre
de la guerre indiquant qu'il devait prendre le commandement
de l'armée en cas d'empêchement du maréchal
de Mac-Mahon. Pour la deuxième fois en quelques heures,
le commandement en chef changea de main. Les ordres donnés
par Ducrot furent annuler, et un nouveau plan élaboré.
Cette fois-ci, la retraite devait avoir lieu vers l'est.
Ordre fut donné de reprendre Bazeilles.
Pendant la bataille il fut question que l'armée française
se jette en Belgique pour échapper à l'encerclement.
Ce projet, envisagé pendant un conseil de guerre
qui eut lieu avant la bataille, ne fut pas appliqué.
Un général présent avait en effet dissuadé
le commandant en chef de l'armée de Châlons,
le maréchal de Mac-Mahon, et aussi l'empereur Napoléon
III du danger supplémentaire que représentait
l'entassement de troupes belges à la frontière.
Le général dit : "... franchir la frontière
belge serrait nous mettre à dos 100 000 hommes de
plus." Finalement, en fin d'après-midi, toutes
les troupes françaises furent encerclées.
La bataille était perdue. Napoléon, contre
l'avis de certains généraux, décida
d'arrêter les combats et de faire hisser le drapeau
blanc au sommet de la citadelle.
Après la bataille de Sedan, de nombreux soldats français
passèrent la frontière et furent désarmés.
Un certain nombre de blessés (aussi des soldats allemands)
furent soigné en Belgique et certain y décédèrent.
Dans les soldats prestigieux qui furent soigné en
Belgique, on peut citer le général Marguerite
qui commandait la 1er division de la cavalerie de réserve
lors de la bataille de Sedan (constituée par les
régiments de chasseur d'Afrique). Il fut gravement
blessé juste avant la charge épique et tragique
de sa division sur le plateau de Floing et du calvaire d'Illy.
Une balle lui traversa les deux joues et lui arracha une
partie de la langue. On l'amena en Belgique où il
fut soigné durant une semaine au château de
Beauraing. Mais malgré les soins attentionnés,
il mourut d'infection, fléau difficilement maîtrisable
à l'époque.
Dans certaines villes belges, on retrouve encore des monuments
à la mémoire de ces glorieux soldats de 1870,
par exemple au cimetière d'Evère, près
de Bruxelles et au cimetière de Robermont.
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PHOTOS-VIDEOS |
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