La commission du Westervelt de 1919 adressa
plusieurs propositions relatives à l'équipement
de l'artillerie américaine, propositions trop
nombreuses en fait, compte tenu des ressources militaires
de l'époque. Certaines parties du programme prévu
durent donc être reportées après
les études préliminaires de projets qui
se prolongèrent jusqu'en 1921. L'un de ceux-ci
concernait un affût qui devait équiper
soit un canon de 203 mm, soit un obusier de 240 mm.
Les Américains renoncèrent au projet ayant
trait à l'obusier de 240 mm car ils souhaitaient
poursuivre la réalisation d'une pièce
de même calibre à partir du modèle
Schneider français. Ce projet luimême avorta
en raison des difficultés rencontrées
et n'aboutit qu'à la fabrication de certains
matériels destinés à l'instruction.
En 1939, les choses changèrent et le projet de
canon 203 mm/obusier de 240 mm resurgit. Il fallut plus
de temps que prévu pour que le canon de 203 mm
entrât en service, et les premiers exemplaires
ne furent pas livrés avant 1944. L'obusier de
240 mm, qui posa moins de difficultés techniques,
était prêt dès le mois de mai 1943.
Il s'agissait d'une pièce d'artillerie assez
imposante, dotée d'un affût M1 comparable
à celui du canon M1 de 155 mm mais de dimensions
plus importantes. Pour le transport, il fallait déposer
le tube et installer l'obusier ainsi allégé
sur un affût à six roues, roues qu'on retirait
au moment de la mise en batterie. Le tube lui-même
était tracté sur une sorte de semi-remorque.
L'affût devait être installé avec
soin à l'emplacement choisi et l'on creusait
une fosse pour permettre le recul de l'arme lors de
tirs avec une hausse de 65°. Le tube était
ensuite monté à l'aide d'une grue mobile
qui servait également à l'installation
de l'affût et à l'ouverture des flèches.
Une
fois en place, l'obusier M1 se distinguait par sa puissance.
Il avait des effets particulièrement dévastateurs
lorsqu'il tirait des obus explosifs de 163,3 kg. Il
servit fréquemment au cours de la campagne d'Italie
et plus tard au nord-ouest de l'Europe chaque fois que
les combats se stabilisaient un certain temps. En revanche,
son installation et sa sortie de batterie exigeaient
des délais trop importants pour un emploi dans
une situation mouvante. Les Américains et les
Britanniques, qui en étaient les utilisateurs,
le conservèrent longtemps après la guerre.
Les essais de montage de l'obusier de 240 mm sur châssis
automoteur n'aboutirent pas en dépit des avantages
présentés par cette version. L'effort
porta plutôt sur une simplification des méthodes
d'assemblage ou sur la recherche d'une solution qui
aurait permis le transport de l'engin en un seul chargement.
Ces projets ne se concrétisèrent pas et
l'obusier fut progressivement retiré du service
vers la fin des années cinquante.
CARACTERISTIQUES
|
CALIBRE |
240
mm
|
POIDS
|
29
268 Kg |
VITESSE
INITIALE |
701
mètres/seconde |
POINTAGE |
en
hauteur + 15° à 65 °
en direction 45° |
PORTEE |
23
kilomètres |