Pendant la première
guerre mondiale, la région de la Marne a vu de très
nombreux combats mais deux fois ces combats sont entrés
dans l'histoire. La première fois, c'est l'arrêt
net de la progression allemande. La seconde correspond aux
attaques qui eurent lieu à la fin de la guerre.
Avec l'entrée
en guerre des américains, en avril 1917, le rapport
des forces a changé, les alliés bénéficient
d'un avantage en homme et en matériel conséquent.
Pourquoi ne pas en profiter en lançant de grandes
offensives ?
Les Allemands veulent intervenir avant que les troupes américaines
soient totalement opérationnelles et assez nombreuses
pour faire pencher la balance. Le maréchal Hindenburg
veut attaquer au début 18. Pétain ne voulant
pas gâcher le sang des soldats, refuse les grandes
offensives qu'il juge inutiles et trop couteuses en vies
humaines.
Les Allemands
vont donc se préparer à l'assaut, ils veulent
que leurs hommes agissent avec surprises, violence, en profondeur.
Ces trois points sont à l'opposés de la guerre
des tranchées qui sévit depuis prés
de 4 ans dans certaines parties du front. Ils faut renouer
avec des assauts brefs mais violents, sans préparation
qui prévienne l'ennemi et ne pas s'arrêter
à la première tranchée mais bousculer
l'ennemi en l'occurrence les Français et les Anglais.
Hindenburg a tranché, il attaquera les Britanniques
entre l'Oise et le côte Nord française.
Le premier assaut
est lancé fin mars 1918 vers Arras, les Allemands
enfoncent les lignes alliées et parviennent jusqu'à
Montdidier. Pétain décide d'envoyer des renforts
qui stoppent les Allemands. Amiens est sauvé, mais
les Allemands repartent à l'assaut, ils font plus
de 5 000 prisonniers mais Amiens résiste tout comme
Béthune. Les Allemands buttent sur les renforts qui
créaient des poches de résistance. Il faut
bien reconnaître que les Allemands ont échoué,
ils ont certes progressé, fait des prisonniers, capturé
des canons mais leurs objectifs ne sont pas tombés.
Les renforts français ont sauvé la mise aux
anglais. Il faut donc changer de stratégie et bloquer
les Français, ou tout du moins les attirer dans un
piège.
Il faut aspirer
les Français vers le sud, les épuiser puis
il faudra reporter l'assaut vers le Nord. Les Allemandes
reprennent les anciennes tactiques, ils organisent une grande
préparation d'artillerie avec gaz moutarde et autres
"surprises" réservées aux alliés. Le
27 mai 1918, l'infanterie allemande s'élance, le
chemin des Dames tombe, une progression de 20 km enfonce
les lignes françaises mais Pétain et Foch,
devenu commandant en chef des forces alliées, envoient
encore et toujours des renforts. Les Allemands commettent
alors la même erreur qu'au début de la guerre,
ils ne voient que Paris. Ils sont obnubilés par la
capitale française. Ils lancent offensives sur offensives,
ils décident de contourner Reims et de passer au
sud de cette ville pour traverser la Marne puis après
ils se rabattront sur Paris.
Pendant plus
d'un mois, jours après jours les assauts se répètent,
plus violent les uns que les autres. Toute l'armée
allemande concentre ses efforts sur cette grande offensive
qu'ils nomment bataille pour la paix., elle doit être
la dernière, celle qui est décisive. Le 15
juillet, la grande attaque a lieu, chars, artillerie, troupes
d'assaut, tout est lancé en même temps sur
le même axe de progression. La préparation
d'artillerie est si phénoménale qu'on voit
la lueur des éclats jusqu'à Paris. Mais le
résultat n'est pas là., les Français
s'étaient repliés et lorsque les allemands
sont arrivés sur les premières tranchées,
vides, ils se sont fait pilonner par l'artillerie française.
Le 17 les Allemands arrêtent "le massacre", l'offensive
est stoppée.
Les alliés
et notamment les Français vont alors renverser la
situation, ils décident de lancer une contre offensive
avant que les Allemands n'aient eu le temps de se reprendre.
En effet, dés le 12 juillet Foch avait décidé
d'attaquer mais les Allemands l'ont devancé, il a
donc demander a ses unités de faire le dos rond et
d'attendre la fin de celle-ci. Le 17 s'est fait, alors il
décide de passer à son tour à l'attaque.
Les Anglais après les durs combats du début
d'année 18 ont reconstitué leurs effectifs,
les Américains sont de plus en plus nombreux, l'armée
française qui représente trois quarts des
effectifs est dans une position excellente, son moral est
au plus haut après avoir repoussé les terribles
assauts allemands.
De plus, des nouveaux chars sont arrivés, ils sont
superbes, rapides, résistants et doter d'une bonne
puissance de feu. Le 18 juillet, deux armées s'élancent,
la 6ème du général Degoutte
et la 10ème armée du général
Mangin enfoncent les Allemands, l'artillerie française
fournit un feu roulant infernale, la rapidité des
chars, la volonté des soldats rendent l'assaut meurtrier
et surtout il surprend totalement les Allemands. Les Allemands
dés le 19, décident de battre en retraite,
ils laissent en peu de moins de 20 000 prisonniers, plus
de 600 pièces d'artillerie en tous genres sont détruites
ou capturées.
Le 6 août Foch est récompensé, il est
nommé maréchal de France. La guerre n'est
pas finie mais les Allemands sont abattus, abasourdis, ils
ne s'en remettront pas. Les réserves impériales
allemandes sont engagées, cela ne stoppe pas la progression
alliée, cela là ralentie tout du moins. L'échec
allemand est donc total.