Après la Première
Guerre mondiale, l'armée française décida
d'adopter une cartouche de guerre de 7,5 mm de calibre.
Cette munition fut retenue en 1924 mais ne reçut
qu'une priorité secondaire et les essais traînèrent
en longueur. Finalement, la nouvelle cartouche se montra
peu fiable dans certaines conditions d'emploi et il
fallut la modifier en 1929. C'est alors que les Français
prirent la décision de se doter d'un nouveau
fusil capable de tirer cette munition. Le premier prototype
ne fut réalisé qu'en 1932 et la série
des essais qui suivirent se déroula à
un rythme lent jusqu'en 1936, date à laquelle
la procédure d'admission en service aboutit enfin.
Le nouveau fusil reçut l'appellation de fusil
MAS 36 (MAS pour Manufacture d'armes de Saint-Etienne).
Il utilisait le système de fonctionnement du
Mauser dont le levier d'armement avait été
modifié afin qu'il puisse se rabattre complètement
en position avant. Son chargeur ne contenait que cinq
cartouches. Le MAS 36 présentait surtout l'originalité
d'être le dernier fusil de guerre à répétition
à être mis en service, à une époque
où toute arme nouvelle était plus ou moins
automatique. Il comportait, en outre, certains autres
anachronismes. Conformément aux habitudes françaises,
le MAS 36 n'avait pas, par exemple, de cran de sûreté
et sa configuration d'ensemble ne reflétait pas
celle qu'on aurait pu attendre d'une arme mise en service
en 1936.
La production de ce fusil fut si lente qu'il fallut
lancer un programme de transformation de vieux fusils
pour tirer la nouvelle cartouche.
En 1939, peu d'unités
de l'armée française disposaient du MAS
36, parmi lesquelles on ne comptait que certaines troupes
qui étaient au front. Ce fusil a eu peu d'influence
sur les événements de mai et juin 1940.
Mais de nombreuses unités quittèrent la
France à ce moment-là, en emportant leur
MAS 36 qui resta pendant un certain temps l'arme préférée
des forces françaises en exil. Les Allemands
saisirent un grand nombre de MAS 36 et les attribuèrent
sous le nom de Gewehr 242 (f) à leurs unités
de garnison en France occupée.
Une version bizarre du MAS 36 portait l'appellation
de MAS 36 CR 39. Il s'agissait d'un modèle à
canon court destiné aux parachutistes muni d'une
crosse en alumimuim rabattable afin d'en réduire
l'encombrement. Les Français en fabriquèrent
relativement peu d'exemplaires.
CARACTERISTIQUES
du MAS 36 |
Calibre
|
7.5
mm |
Longueur
|
1,01
m |
Longueur
du canon |
574
mm |
Poids
|
3.67
kg |
Vitesse
initiale du projectile |
823
m/s |
Capacité
|
Chargeur
de 5 cartouches |