Entré
en service au cours de l'année 1957, le missile
guidé SS-1 « Scud », dont la première
version de série « Scud-A » atteignait
la masse maximale de 4 400 kg, est classé par
les Soviétiques dans la catégorie des
engins tactiques. Monté sur un châssis
modifié de char lourd IS-III, ce vecteur, dont
la portée se situait à 130 km et qui mettait
en oeuvre une ogive de 40 kt, donna naissance à
un modèle amélioré, le «
Scud-B ». Pesant environ 6 370 kg et installée
sur un tracteur-érecteur MAZ-543 à huit
roues, qui lui conférait une plus grande mobilité,
cette dernière variante représenta, au
cours des années soixante-dix, les trois quarts
des trois cents lanceurs « Scud
alignés par l'Armée rouge. C'est à
la même époque que le « Scud-C »,
un engin d'une efficacité nettement supérieure
(surtout en matière de propulsion), fit son apparition.
Ainsi, en 1978, la plupart des « Scud »
soviétiques appartenaient aux versions B ou C.
Déployés à l'échelon des
armées et des groupes d'armées, les «
Scud-B » et « C » sont répartis
en brigades comprenant une batterie de commandement
et trois batteries de tir qui, chacune, mettent en oeuvre
trois véhicules lanceurs et trois autres de réapprovisionnement.
Capables d'emporter des ogives à haute puissance
explosive ou chimique, les « Scud-A » et
« B » ont été exportés
dans les pays du Pacte de Varsovie, mais aussi en Égypte,
au Yémen du Sud, en Irak en Syrie et en Lybie,
l'armée de cette dernière étant
la seule à avoir reçu des « Scud-C
» (elle est aussi celle qui, à la date
du 31 décembre 1982, disposait du plus grand
nombre de SS-1, exception faite,bien sûr, de l'Union
soviétique). Le « Scud-B » a été
utilisé au combat par l'Égypte, qui en
a tiré trois exemplaires contre le territoire
israélien et par l'Irak, qui en a employé
une dizaine contre l'Iran. Dans les deux cas, les résultats
ne semblent pas s'être révélés
concluants, les dégâts se limitant à
de rares habitations détruites et à la
mort de quelques civils.
La
relève du « Scud » doit être
assurée par un missile qui, désigné
SS-X-23 par l'OTAN, possède un temps de réaction
beaucoup moins long que son prédécesseur
et affiche un coefficient d'erreur probable de 280 m
et une portée de 440 km (de son côté,
le « Scud-C » dispose d'un coefficient d'erreur
probable de 1 100 m et d'une portée de 450 km).
CARACTERISTIQUES
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PROPULSION
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Liquide |
GUIDAGE |
Inertie |
PORTEE |
Portée
minimale : 80 km. Portée maximale : avec
ogive nucléaire, 180 km; avec ogive à
haute puissance explosive ou chimique, 280 km.
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