Le
vent étant très faible, la ligne serrée
qu’avait espérée l’amiral de
Villeneuve dans sa stratégie s’étendait
maintenant sur près de 5 kilomètres. Les
navires sont séparés les uns des autres
et la confusion règne au sein de l’armada.
Le vent ramène les navires vers Cadix. De Villeneuve
décide de rebrousser chemin. La stratégie
de l’amiral français est chambardée
puisque les bâtiments les plus puissants se retrouvent
à l’avant. La flotte anglaise rattrapant
la flotte franco-espagnole, Nelson décida d’attaquer.
Nelson n’avait pas la supériorité
numérique mais avait l’avantage d’avoir
la flotte la plus expérimentée et la plus
technologique. À bord de son vaisseau-amiral Victory,
l’amiral Nelson décide de séparer
la flotte en deux colonnes. La première est sous
sa gouverne tandis que la deuxième est dirigée
par Collingwood à bord du Royal Sovereign et composée
de quinze vaisseaux. Après avoir fait son testament,
Nelson monte sur le pont et constate que le Royal Sovereign
est trop rapide. Il appel un enseigne et lui dit ceci:
"
Signalez à la flotte : L'Angleterre espère
que chaque homme fera son devoir ".
L'enseigne se précipite et revient : " My
lord, le code n'a pas prévu le mot espère
! ".
" Signalez attend " répond NELSON, l'enseigne
revient encore : " My lord, le code n'a pas prévu
le mot devoir ! "
" Oh ! " Dit NELSON, énervé. "
Signalez : (D) (U) (T) (Y) " - devoir
À
bord des vaisseaux français et espagnols tout le
monde est aux postes de combat et l'on crie "Vive
l'Empereur" avec autant de cœur que sur les
champs de bataille terrestres.
Étant
le bâtiment le plus en avance de la flotte royale
britannique, le Royal Sovereign fut le premier vaisseau
à être attaqué par la France et l’Espagne.
Le combat débuta par le bombardement du vaisseaux
de Collingwood par le Santa Anna et le Fougueux. Le Royal
Sovereign réplique et abîme le Santa Anna.
Par contre, canonné par 5 vaisseaux, le Royal Sovereing
est démâté. Le Fougueux est pris à
l’abordage. Plus loin, Nelson observe du pont du
Victory la bataille de Collingwood. Sa colonne n’étant
pas encore arrivée au front, il ne pouvait pas
encore intervenir. Vers 12:30, le Bucentaure jugeant le
Victory à portée, tir à grand coups
de canons sur le bâtiment-amiral. Mais, la puissance
de feu du vaisseau français, rendue quasi-inefficace
à cause de la houle, n’atteint pas victorieusement
le Victory. À 13:00, le pont du Victory vient toucher
le Bucentaure. Pierre Charles de Villeneuve craint alors
l’abordage de son navire. Il saisit donc l'aigle
de son vaisseau, la montre à ses hommes enthousiastes
et leur cri : " Je vais la jeter à bord de
l'ennemi, nous irons l'y reprendre ! " (5) De Villeneuve
pouvait compter alors sur des troupes d’abordage
qu’il avait embarqué aux Antilles. Mais,
le capitaine Hardy, capitaine du Victory, craint pour
la vie de l’amiral Nelson. Il éloigne donc
le navire du Bucentaure pour s’attaquer à
un chétif navire français, le Redoutable.
Le Téméraire et le Neptune s’affaire
alors à occuper le Bucentaure. En déplaçant
le Victory vers le Redoutable, Hardy ne se doutait pas
des conséquences qui allait s’en suivre.
Sur
le pont du Victory, Horatio Nelson marchait sans cesse
de tout bord tout côté. Nerveux, l’amiral
est toutefois confiant de remporter la bataille avec le
Redoutable. Avec ses cent canons, le Victory faisait le
poids en comparaison avec son ennemi le Redoutable et
ses soixante-quatorze canons. Au contraire, dans le corps-à-corps
que les deux vaisseaux se livrent, le Redoutable prend
l’avantage. Si bien que l’équipage
du Redoutable se prépare à l’abordage
du vaisseau-amiral britannique. Dans la confusion de la
fusillade, un marin du Redoutable aperçoit sur
le pont un homme, vêtue comme à la cour,
qui ne cesse de marcher. Il pointe alors son fusil en
sa direction. Soudain, Nelson est atteint d’une
balle qui lui brise la colonne vertébrale. Il agonise
pendant trois heures avant de mourir dans l’entrepont.
Le héros des mers n’était plus là.
L’amiral légendaire qui avait terrorisé
de Villeneuve à Aboukir
et aux Antilles.
La
mort de Nelson ne sonna pas pour autant la fin de la bataille.
Les troupes du Redoutable escalade les bords du Victory
qui surplombait de haut les bastingages du Redoutable.
Comme dans tout abordage, un combat sanglant s’engage
et fait plusieurs morts du côté anglais.
Mais, le vaisseau-amiral n’est pas encore au main
des Français. Le Téméraire, que ni
le Bucentaure, ni le Santissima Trinidad n’ont su
arrêter fonce tout droit vers le Victory. Le Victory
fut libéré. Le navire-amiral français,
le Bucentaure, est mis en déroute et l’amiral
de Villeneuve est fait prisonnier après un brave
combat contre l’ennemi. Les derniers coups de canons
retentissent. C’est la fin de la Bataille de Trafalgar.