Issu de la petite noblesse, Vauban
s'engage à 17 ans dans les troupes du prince
de Condé, lors de la Fronde. Il obtient
de Mazarin, qui l'avait remarqué, un brevet
de lieutenant. Formé par l'ingénieur
militaire de Clerville il participe à diverses
opérations comme officier d'infanterie
du régiment de Picardie. Ingénieur
ordinaire du roi en 1655, il est chargé,
en 1662, de fortifier la ville de Dunkerque. Etant
aussi habile pour prendre une place que pour la
défendre, il conduira presque tous les
sièges du règne de Louis XIV. Gouverneur
de Lille en 1668, Brigadier en 1674, il est nommé
par Louis XIV commissaire général
des fortifications en 1678 , et reçoit
en 1703 le bâton de maréchal de France.
En étudiant les travaux de Blaise de Pagan
(1604-1655), Vauban perfectionne les méthodes
d'attaque et de défense des places. Il
veut à tout prix éviter les pertes
en hommes en réduisant la durée
des sièges.
Il conçoit un système de tranchées
souterraines tracées en lignes brisées
et reliées entre elles par des parallèles
ceignant les fortifications de la ville. La progression
des assiégeants se fait alors par étapes
successives, grâce à l'utilisation
de batteries d'artillerie qui ont pour mission
d'exécuter des brèches. Il inventa
le tir à ricochet qui permet aux boulets
de faire plusieurs rebonds et de démolir
en un seul tir les défenses et les canons
ennemis.
Vauban estime que la place forte doit commander
le terrain environnant, de façon à
permettre des observations tactiques et à
empêcher les tirs plongeants de l'ennemi.
Il conçoit donc des ouvrages épais,
renforcés par d'importants volumes de remblai
et maintenus par des maçonneries à
l'épreuve des tirs. Il prévoit des
remparts munis de bastions convenablement espacés
pour éviter des tirs flanquant et protégés
par des contregardes et par des ouvrages échelonnés
en profondeur. Ces derniers sont destinés
à multiplier les obstacles que l'assaillant
devra franchir l'un après l'autre.
Un des rares catholiques à ne pas craindre
de s'opposer au roi lors de la révocation
de l'édit de Nantes (1685) dont il souligne
les conséquences catastrophiques pour l'économie.
Il se préoccupe d'analyser les remèdes
à la misère du peuple et les conditions
économiques du maintien de la puissance
française.
Il fit imprimer secrètement en 1707 un
ouvrage (Projet d'une dîme royale) proposant
de substituer à toutes les taxes existantes
(taille, aides, traites...) un impôt unique,
pesant sur tous, égal au dixième
du revenu. Tous les privilégiés
dont il dénonçait les profits scandaleux
se liguèrent contre lui. L'ouvrage fut
interdit et Vauban finit par tomber en disgrâce.
|