Jean-Marie
de Lattre de Tassigny
(1889-1952) |
De
Jean-Marie de Lattre de Tassigny, Lyautey disait
qu'il était un "animal d'action".
Robert Aron parle de ce «chef extraordinaire"
et le couvre de louanges, un "incantateur",
charismatique, avec des défauts qui n'étaient
que "le prolongement et parfois l'épanouissement
de ses singuliers mérites".
D'autres se sont montrés moins admiratifs,
faisant remarquer que de Lattre n'hésitait
pas à s'attribuer le succès de tel
ou tel de ses subordonnés.
Né en 1889 à Mouilleron-en-Pareils
(Vendée), de Lattre avait fait Saint-Cyr
puis Saumur. II se battit à Verdun comme
lieutenant au 93, régiment d'infanterie,
une unité composée pour l'essentiel
de Vendéens.
Blessé quatre fois, il sera cité
huit fois. Puis ce fut le Maroc, le Rif, et une
nouvelle grave blessure.
À l'École supérieure de guerre,
il se distingua par son acuité intellectuelle,
Weygand puis Georges se l'attachèrent.
En
mars 1939, de Lattre fut promu général
de brigade ; durant la débâcle, il
mena sa 14e division d'infanterie avec une telle
ardeur qu'il lui épargna l'humiliation
de la défaite, la ramenant en bon ordre
jusqu'à Limoges.
Resté dans l'armée d'armistice,
de Lattre n'était pas à proprement
parler un vichyste. En novembre 1942, il voulut
entrer en dissidence ; arrêté, il
passa devant un tribunal militaire qui lui infligea
dix ans de réclusion pour "abandon
de poste".
Mais de Lattre s'évada et gagna Londres.
De Gaulle lui confia aussitôt le commandement
de "l'armée B", la future Ière,
armée française. Ce commandement
allait le porter au sommet de sa réputation,
en attendant le maréchalat posthume.
Sa naissance ainsi que l'esprit de la cavalerie
furent, incontestablement, à l'origine
de son goût pour la magnificence qui le
fit surnommer "le roi Jean".
Lorsqu'il
décéda en 1952, il était
le commandant en chef des forces françaises
en Indochine.
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