Leclerc
(1902-1947) |
Philippe
de Hauteclocque dit Leclerc (son nom de guerre)
était un gentilhomme picard de vieille
souche. Tout naturellement, il mena une carrière
militaire sans faute. Saint-Cyr évidemment,
Saumur ensuite. II commanda chez les Cuirassiers
puis, au Maroc, chez les Spahis. Capitaine, il
réussit, en 1938, le concours de l'École
supérieure de guerre.
Loin de le terrasser, la débâcle
de 1940 va le précipiter dans l'Histoire.
Sa belle conduite au 2° Groupement cuirassier
atteste autant de son esprit d'initiative que
de sa bravoure. Blessé, il échappe
aux Allemands. Puis, entendant parler de l'appel
du 18 juin, il décide de rejoindre Londres
par l'Espagne et le Portugal. Dès le 25
juillet, il est présent aux côtés
du général de Gaulle.
Son expérience coloniale lui vaut de se
rendre au Cameroun, puis en Afrique-Équatoriale
française qu'il rallie à la France
libre avec des forces dérisoires. Mais
c'est au Tchad, à Fort-Lamy, que débute
véritablement l'épopée de
Leclerc. S'attaquant aux possessions italiennes,
il prend Koufra le 28 février 1941. II
en profite pour prononcer le serment de ne pas
déposer les armes avant d'avoir libéré
Strasbourg.
La colonne Leclerc est intégrée
à la VIII, armée britannique. En
mai 1943, elle devient la 2° division légère
française libre. À la fin de 1943,
Leclerc est promu général de division,
il reçoit l'ordre de constituer une grande
unité blindée: la 2° D.B. Depuis
son PC marocain de Témara, il consacre
plusieurs mois à mettre sur pied cette
unité de choc. En avril 1944, Leclerc reçoit
l'ordre de gagner l'Angleterre. Débarquée
à Swansea, la 2° D.B. est cantonnée
dans le Yorkshire où elle participera à
des manceuvres avec deux autres grandes unités,
tchécoslovaque et polonaise, appelées,
elles aussi, à libérer la France.
Leclerc sait qu'il ne peut être de la première
vague, du moins escompte-t-il entrer dans la bataille
le plus tôt possible ; la 2° D.B. ne
débarquera que le 1er août.
Le général Leclerc est une figure
de légende. Pourtant, son chef d'état-major,
le général Vézinet, reconnaît
que Leclerc décevait ses interlocuteurs
:
«peu
communicatif, remâchant ses préoccupations»,
il prêtait le flanc aux plus caustiques
qui parlaient de sa «médiocrité
intellectuelle». En fait, ce cavalier pouvait
s'adapter aux situations les plus mouvantes. II
le prouvera en 1946 lors des négociations
indochinoises.
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