Davout
(1770-1823) |
De
souche noble, fils de militaire, d’Avout
ou Davout entre comme cadet-gentilhomme à
l’école militaire de Paris en 1785.
Ardent adepte de la Révolution, il est
mis deux fois aux arrêts à cause
de son comportement, donne sa démission
(1791) et se fait élire lieutenant-colonel
des volontaires de l’Yonne, une semaine
plus tard, le 22 septembre. Envoyé dans
le nord, Davout est à Neerwinden (18 mars
1793), tente en vain d’arrêter Dumouriez
lorsqu’il passe à l’ennemi.
Envoyé en Vendée, il est fait général
de brigade puis général de division
en juillet 1793, mais refuse cette promotion et
démissionne pour se conformer au décret
excluant de l’armée les ci-devant
nobles. Il ne reprend du service qu'après
l’élimination de Robespierre, à
l’automne 1794, et bat sur le Rhin en tant
que général de brigade. Il s’empare
de Mannheim (1795), mais est fait prisonnier à
la capitulation de cette ville (18 septembre 1795).
Echangé peu après, il revient sur
le Rhin, attaque Kehl, est à Haslach (14
juillet 1796), s’empare de la correspondance
de Pichegru dans le fourgon de Klinglin (21 avril
1797), ce qui permet de découvrir les tractations
de celui-ci avec les émigrés.
Présenté par Desaix à Bonaparte,
Davout suit celui-ci en Egypte, où il commande
une brigade de cavalerie. Il y participe à
la plupart des batailles, aux Pyramides, à
Louqsor, à Aboukir.
Il repart avec Desaix pour la France, le 3 mars
1800. Retenu un mois par les Anglais à
Livourne, il arrive à Toulon le 6 mai.
Promu général de division, le 3
juillet, Davout est mis à la tête
de la cavalerie de l’armée d’Italie.
Maréchal d’Empire le 19 mai 1804,
un des quatre colonels généraux
de la garde impériale, Davout joue un rôle
décisif à Austerlitz,
où il commande l’aile droite. C’est
encore lui qui décide de la campagne de
Prusse de 1806 en soutenant le choc du gros de
l’armée ennemie à Auerstedt
et en gagnant la bataille, facilitant ainsi la
tâche de l’Empereur à Iéna.
En récompense, Davout entre le premier
dans Berlin (25 octobre 1806). Il livre encore
plusieurs batailles victorieuses en Pologne, commande
l’aile droite à Eylau. Duc d’Auerstedt
(28 mars 1808), gouverneur général
du grand-duché de Varsovie, Davout s’illustre
à nouveau durant la campagne de 1809. Vainqueur
à Eckmühl, il entraîne la victoire
à Wagram en refoulant l’ennemi avec
l’aile droite de l’armée. Napoléon
le fait prince d’Eckmühl le 15 août
1809. Commandant en chef l’armée
d’Allemagne depuis le début de 1810,
Davout prépare l’invasion de la Russie
et déclenche l’offensive. Préférant
les solutions de Murat à celles proposées
par Davout, Napoléon livre une bataille
sanglante et non décisive à la Moskova
et emprunte au retour la même route qu’à
l’aller, transformée en désert
par la guerre. En 1813, Davout défend Dresde
puis s'enferme dans Hambourg, qu’il ne livrera
que le 27 mai 1814, sur ordre de Louis XVIII.
Ministre de la Guerre aux Cent-Jours, du 20 mars
au 8 juillet 1815, Davout est en résidence
surveillée à Louviers, mais le roi
finit par lui rendre son bâton de maréchal
(1817) et par le faire pair de France (1819).
Seul maréchal invaincu de Napoléon,
Davout figure, bien entendu, sur l’arc de
triomphe de l’Etoile. |